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Rose Samson (Song) – Rédaction terminée. [Haytham]

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MessageSujet: Rose Samson (Song) – Rédaction terminée. [Haytham] Rose Samson (Song) – Rédaction terminée. [Haytham] Empty20.03.13 21:50


Song, Rose
Samson

• Surnom : Song
• Âge : 17 ans
• Taille/Poids : 1, 69 m, 56 kg
• Groupe : Assassin
• Grade : Défini selon la présentation (voir règlement)
• Métiers : Espion – Polyvalent.
• Spécialisations : Sheng biao, lames secrètes, fusil et poison.
• Disponibilités : 1 à 2 réponses/ semaine (période scolaire)
• Comment avez-vous connu Assassin's History? : Google

• Description mentale : Décrivez votre personnage mentalement (personnalité, ...) en un minimum de 5 lignes. N'oubliez pas les défauts et faiblesses (les femmes, les jeux, ...) et appliquez-vous pour que la découverte de votre personnage soit un plaisir. N'oubliez pas que vôtre présentation est notée.

En chinois, « Song » signifie « maison de bois ».

« Le bois est noble. Il est animé par une volonté qui lui est propre. Il est le symbole de l’immortalité et de la mémoire de peuples millénaires. Il est l’abondance et la vie. Le bois est aussi chaud qu’humide, mais il peut se laisser entièrement consumer par les flammes pour n’être plus qu’un tas de cendres et de poussières, et n’être plus qu’un souvenir... L’arbre dont vient ce bois a des racines qui s’enfoncent profondément dans le sol – car il est intimement lié à la terre où il vit et qui le laisse vivre ; mais ses branches sont fébriles et ses feuilles peuvent tomber quand le vent de l’hiver l’ébranle, et alors, il se retrouve sans défense. L’écorce de ce bois est sculptée comme la peau d’une vieille femme, incarnant ainsi la sagesse et l’humilité. En dessous de celle-ci circule un réseau de nervures, là où s’écoulent la sève et l’ambre qui sont rouges comme du sang ; Et lorsqu’il saigne, le bois ne cicatrice jamais réellement et sa mémoire conserve les marques des combats passés, présents et à venir… Et ce que l'arbre redoute est un vase, une cage ou une prison de fer, d’étain ou de métal… Mais ce n’est que du bois, alors que pourrait-il en savoir ? Car voici que je vous parle de moi, mais je suis à moi-même une étrangère qui vous parle d’une maison de bois. »

– Song, à Thomas Cushing, Boston, 1770.


Song est dotée d'une maturité, d'un esprit pragmatique et d'un sens de l'observation très développé qui font d'elle une personne calme et réfléchie et ce, dans la plupart des circonstances. Ces trois caractéristiques s'expriment chez elle par une tempérance hors du commun qui lui aura permis, entre autres, d'intégrer le prestigieux cabinet judiciaire de Thomas Cushing à son jeune âge. Elle sait échafauder des plans, négocier des affaires et se montrer calculatrice quand la situation le demande. Il y a tout de même dans sa façon d'être une certaine austérité qui trahit son ascendante aristocratique et son éducation puritaine ; Elle est par ailleurs une femme qui ne remettra jamais en question ni son jugement ni ses opinions et ce, jusqu'à l'aveuglement le plus total. Ce volontarisme inébranlable est l'un des principaux tenant de sa personnalité. Ses manières et ses dires demeurent cependant naturels et possèdent très peu des artifices typique des britannique de cette classe. Elle parle avec clarté et articule chacun de ses mots. Elle a un léger accent exotique que peu de personnes reconnaîtront. En public elle est aimable, voire charmante, envers ceux à qui elle s'adresse, mais il ne s'agit que de politesse, sans aucune autre prétention ; elle n'est d'ailleurs pas une femme qui a conscience ou qui présume de sa beauté, ou qui utilisera celle-ci afin d'obtenir les avantages qu'elle recherche. Elle est au contraire une femme de lettres et d'esprit dont le cœur est animé par les grandes valeurs de la Liberté ; Elle hait l'aliénation et ses auteurs, elle est fidèle et loyale envers ses amis et ceux dont la cause les rapprochent. En tant que combattante pour la Liberté, elle éprouve un irrésistible besoin d'agir, mais elle sait demeurer en retrait et se faire discrète pour permettre à d'autres de briller, car elle n'éprouve pas le besoin d'être légitimée par une quelconque reconnaissance publique. Son abnégation est un autre trait de caractère qui lui permet d'être respectée et appréciée des membres de la fronde anti-britanniques et ce même en tant que femme d'origine étrangère. Aussi, n'oublions pas qu'elle est d'abord la jeune femme, une enfant secrètement animée par la flamme d'un romantisme révolutionnaire ; Après tout, elle n'a que 17 ans et fut terriblement accablée par l'assassinat de son père et de la barbarie des loyalistes britanniques lorsqu'elle avait 14 ans. Enfin, ses origines sino-américaines lui ont enseigné à composer avec la culture qui l'entoure. Elle sait par conséquent s'adapter à des conditions de vie aisées ou plus ou moins marginales. Comme elle a grandit à la frontière, son cœur est profondément attaché à l'indépendance et au caractère sauvage des terres qui l'ont vu grandir. Song est l'enfant d'un monde qui aura vu au-delà du Pouvoir, des couronnes et de l'argent. Très jeune, elle a su tirer une leçon simple et humaniste de l'histoire d'amour de ses parents : car la finalité de tous les combats est qu'il faille seulement trouver, au bout du compte, un foyer et une terre où vivre paisiblement. Ce noyau sauvage et son respect de la mémoire de ses aînées est sans aucun doute ce qui légitime le plus son choix de devenir Assassin.

• Description physique: Décrivez votre personnage physiquement (habits, cicatrices, ...) en un minimum de 5 lignes. N'oubliez pas les défauts et faiblesses (les femmes, les jeux, ...) et appliquez-vous pour que la découverte de votre personnage soit un plaisir. N'oubliez pas que vôtre présentation est notée.

Physiquement, Song est une femme de taille moyenne, elle est plutôt menue de par la morphologie de sa mère qui était chinoise. Elle est légèrement mâte de peau, ce qui peut trahir ses origines exotiques, mais certains ne sauront pas distinguer s’il s’agit d’une coloration plutôt indienne ou asiatique (au XVIIIème siècle les asiatiques sont très rares sur le continent américain). Elle a les cheveux longs et noirs, avec des reflets qui les éclaircissent en été. Lorsqu’elle a les cheveux détachés elle les laisse tomber par-dessus ses oreilles, ce qui encadre son visage ovale et fait ressortir ses pommettes marquées par une ombre. Elle a d’épais sourcils qui dessinent une courbe et se dégrade sur la longueur. Ses paupières sont légèrement rebondies sur ses yeux qui portent de beaux cils noirs de jais. Ses yeux sont légèrement bridés en amande, ils sont de couleur noisette. La racine de son nez est creuse et son nez et plat comme une asiatique.

De son père, Song possède une bouche basse et assez grande et qui a la couleur plus pâle que le reste de sa peau. Son menton est plus pointu et marque l’ovale de son visage. Elle a des taches de pigmentation sur le visage, qui s’apparente à des taches de rousseur, au niveau des pommettes, des paupières et du nez.
Son cou est assez fin et marqué, on voit l’os de sa clavicule. Le reste de son corps a des proportions normales (ses jambes font un peu plus de deux fois la taille de son torse). Elle a une poitrine petite et discrète qui ne créé par une forme opulente lorsqu’elle porte un décolleté. Lorsqu’elle porte sa tenue d’assassin, il y a d’ailleurs de forte chance pour que la nuit confonde sa silhouette avec celle d’un homme.

Elle tire sa force physique de sa souplesse et de son habileté qui la rendent difficile à coincer. Sa légèreté lui permet d’être rapide. Sa force « brute » est légèrement supérieur à la moyenne, mais les limites que lui impose ses proportions sont assez rapidement atteintes (elle ne met pas souvent un homme K.O. à mains nues). C’est pour cela qu’elle utilise le poison notamment, ainsi que des armes d’impact qui vont lui permettre d’asséner des coups ciblés et précis plus souvent critique. Ces caractéristiques font de Song une meilleure combattante à semi distance plutôt qu’en combat rapproché. Lorsque le combat au corps à corps devient inévitable, elle compte surtout sur son endurance mais elle finira en général par utiliser la crosse de son fusil pour faire tomber son ennemi.

Vêtements : 1– Civile, 2 – Assassin, 3– Armement.

1– Au quotidien, Rose a les cheveux coiffés en un chignon tressé assez haut –avec une petite mèche rebelles ou deux sur le front, survêt parfois d’une coiffe assortie à la robe sur lequel sont brodés des perles et des dentelles. Il peut s’agir d’un Consiteor ou d’un bonnet à la Chérubin. Elle porte les sous-vêtements de l’époque, cependant en plus du corsage, elle se bande le torse et la poitrine pour y cacher ses aiguilles empoisonnées. Sous sa robe, elle met une chemise blanche ivoire avec une encolure montante sur lequel est brodé un médaillon victorien par-dessus la dentelle. Les manches de la chemise sont longues, elle dépasse de dessous le manteau-robe et s’arrête en dessous du pouce et portent un fermoir.

Son manteau-robe se ferme dans le devant et porte des rayures verticales de couleurs vert eau et blanc ivoire par-dessus une autre robe ayant une fermeture dans le dos. Le manteau-robe touche le sol (à la française). La taille n’est pas ceinturée ou marquée par la coupure du tissu, le tissu tombe sur la taille et se plie tout seul, enjolivant les fesses par un faux-pli bombant. Ce deux-pièces peut être rehaussé d’une redingote d’un bleu plus « royal ». Le corsage forme une « pointe » arrondie dans le bas du dos. Sur le devant de la robe, un pli/ un col châle accompagne le décolleté jusqu’à la taille et continu jusqu’aux pieds. Les manches du manteau-robe sont mi- longues (jusqu’au milieu de l’avant-bras) et les coutures des manches sont brodées avec de la dentelle bleue. Sur le pli de la jupe (qui fait raccord avec le décolleté châle) des boutons sont brodés et ressemblent à des fleurs du même bleu que la dentelle des manches. La jetée de la jupe, qui touche le sol, porte de la dentelle couleur ivoire. Elle porte des souliers dont on ne voit que la pointe.

L’ensemble fait très distinguée, typique de la bourgeoisie du XVIIIème, néanmoins il y a une certaine élégance de roturière dans ce vêtement.

A d’autres occasions, plus privées, plus légères, elle porte : une robe fourreau blanche à taffetas de soie, une robe mousseline de coton blanc et jupons colorés, « en chemise » (sans la robe manteau) et chapeau de paille avec ruban de soie, avec des étoffes souples et transparentes. Toutes ces robes ont la particularité d’être plus légère (lin, soie, coton, satin), plus transparente, et ceinturées en dessous de la poitrine (« style empire ») et plus courtes (au-dessus des chevilles).

2– En tant qu’assassin, Song porte l’uniforme de sa mère. Il s’agit d’une tunique chinoise traditionnelle du XVIIIème siècle. C’est un ensemble d’un pantalon et d’une robe boutonné sur le devant et cousue en 4 volets (devant et dans le dos). La robe est un mélange entre une tunique chinoise de l’ancien temps et une veste mongole (Deel), plus épaisse car matelassée et coupée dans une seule pièce, y compris les manches. Sa matière mélange la soie, le brocard, le satin et le velours et elle est doublée en peau et en fourrure pour mieux supporter les froides températures de l’hiver.

Les décorations et les couleurs sont symboliques, exprimant les qualités humaines comme la force, la simplicité et représente les éléments de la nature: les bottes, le pantalon et les manches de la robe sont noir, le reste est camel. La robe est brodée de filigranes nacré, blanc,or, rouge, bleu et vert par endroit. Les filigranes dessinent principalement des motifs géométriques, des fleurs et des dragons. La veste porte un haut col et une ouverture frontale asymétrique (qui se ferme sur la gauche). Il y a une double décoration le long du col et des bordures faites en soie de couleur plus lumineuse. La robe est nouée à la taille par une ceinture chinoise en coton et en cuir réversible. Les boutons de devant forment une rangée et sont composés d’un nœud et d’une fermeture à brides. Ses manches longues sont amples et cachent aisément ses mains si elle le souhaite. Elles comportent la même boutonnière que la fermeture frontale de sa robe. Un col plat et rond en cuir rigide, qui recouvre les épaules et le haut de la poitrine, est ajouté pour protéger cette partie vitale du corps.

Dans certain cas elle porte le chapeau rond qui accompagne le costume ou un chapeau-moustiquaire ou d'un chapeau aux allures de pirate. En hiver, elle peut rajouter une encolure et un chapeau rond en fourrure. Elle est toujours coiffée d'un chignon mais il peut lui arriver de détacher ses cheveux longs, pour ne se coiffer que d'une natte.

Il y a des courroies accrochées pour ses armes à sa ceinture et à son pantalon. Son pantalon est noir et ample, on ne peut pas deviner si ses jambes sont arquées ou pas (ce qui est utile lorsqu’elle entreprend un mouvement en combat). Par-dessus celui-ci elle porte des bottes mongoles pointues qui remontent jusqu’à ses genoux et sur lesquelles elle a enroulé des lanières de cuir souples pour y ranger des lames et des dards.

Heberger image
Portrait de la mère de Song, Ms. Samson (uniforme d'assassin).
Heberger image
L'uniforme d'assassin et les armes (croquis de Song).

3– Voici une liste de l’armement dont dispose Song en tant qu’assassin. :

Deux lames secrètes « Kriss » (dague indoue asymétrique).
Un Sheng Biao, (« rope dart » ou dague à corde, qui comporte une corde de 4-5 mètres, un dard, un fanon rouge et un manche).
Une dague chinoise (lame droite coupe-gorge), filigrane laiton, décoration dragon.
Des dards ou fléchettes empoisonnés rangés dans un fourreau sur son avant-bras, gauche, sur sa botte droite et dans son manteau.
Un pistolet court.
Un fusil.


Pour découvrir au mieux votre personnage, nous vous demanderons d'écrire son histoire en 20 lignes minimum. Enfance, adolescence et premiers amours, tout nous intéresse jusqu'à aujourd'hui (le moment où vous aller commencer votre Rôle Play).

- ICI VOTRE HISTOIRE –

«Mon père était le plus grand homme que j'ai jamais connu. C’était un conquérant qui avait sa propre vision du monde, mais il était d’abord un philanthrope et un honnête homme dévoué à sa famille. » – Song. Boston, 1773.


Charles Edward Wilhelm Gaspard Samson était un honnête aristocrate et riche marchand Londonien. D’origine germanique, sa famille avait émigrée en Angleterre avant sa naissance. Il était le fils cadet d’une garçonnière de six beaux enfants, mais dont aucun ne survécu jusqu’à l’âge de se marier. Endurcit par la responsabilité de l’héritage familiale, il devint dès qu’il eut atteint l’âge de l’esprit et de la raison un garçon étonnamment docile, patient et compréhensif. Il accepta d’intégrer une école militaire en Bavière, séjour durant lequel il fut hébergé chez un cousin éloigné au second degré. Il ne reverra l’Angleterre et ses parents que 10 années plus tard, il avait alors 20 ans.

Son cousin, un riche promoteur qui vivait surtout de ses chevaux, était un veuf à qui l’épouse n’avait laissé qu’un fils bègue et peu dégourdi. Afin de donner ses chances à son propre enfant, il décida que Charles et son fils ferait l’école militaire ensemble. Il n’y eut pas vraiment de résultat mais Charles devint comme un second enfant pour lui. Régulièrement, il lui versait de l’argent de poche qui permit à Charles Edward de voyager en Europe durant son temps libre. C’est dans le sud de La France et en en Italie qu’il découvrit la route vers l’Orient, le commerce des soieries, des épices et des antiquités orientalistes et les chinoiseries. Dix ans plus tard, il regagna Londres avec l’idée fixe d’apprendre le commerce et les langues du monde entier, ce pour quoi il étudia pendant 5 ans. Entre temps, son père, sa mère et son cousin décédèrent à quelques mois d’intervalles. Orphelin et rentier de terres dans le Nord de Londres et le sud de la Bavière, il nomma le fils de son cousin pour Responsable de la gestion de son patrimoine.

Les papiers tout juste signés à Londres, Charles embarqua pour Calais, puis voyagea jusqu’à Paris pour rejoindre un convoi pour l’Espagne. Là-bas il embarqua dans un petit bateau qui empreinta la route des Indes, avec une cargaison modeste de marchandises qu'il avait l’intention d’écouler rapidement pour acheter des produits locaux destinés à l’exportation. Seulement lorsqu’il posa le pied en Inde, les parasites présents sur le navire avaient endommagés les plus belles pièces de fourrures et de tissus. Le coup fut très dur, ayant pour conséquence d’allonger son séjour en Inde d’un 1 an supplémentaire.

À l’issue de cette année de diète, il était toutefois parvenu à faire croitre sa fortune personnelle, notamment en employant des autochtones pour retravailler les cuirs, les tissus et les fourrures pour la confection des uniformes anglais. Après deux années passées en Inde, il entreprit d’aller vers Nord et d’investir la Chine. Mais au XVIIIème siècle, l’implantation des européens sur territoire de l’Empire était très inégale et très limitée. Pour contourner la loi de l’Empire, Charles fit dépêcher un prêtre catholique depuis Londres et monta une mission au but évidemment religieux d’abord, à des fins commerciales ensuite. La mission les conduisit dans un premier temps près du Canton et le territoire impérial lui fut ouvert et accessible quelques mois plus tard grâce à l’autorisation fait aux membres de la Compagnies de Jésus. Mais seul le port de Macao – la citée portugaise, et celui de Canton, acceptèrent ses bateaux, ce qui réduisit très rapidement l’exploitation marchande de Charles.

Il somma son intendant d’établir un partenariat depuis Londres avec les portugais, qui possédaient la quasi-exclusivité de l’import-export des marchandises depuis le port de Macao. Mais la concurrence était grande – à cause des portugais d’abord, et des puissances commerciales locales ensuite, et comme les affaires ne tournaient pas à son avantage, Charles décida d’ouvrir son carnet de contrebande et mobilisa de nouveaux navires en provenance l’Inde pour l’importation et la vente de l’Opium au chinois (qui ne connaissent pas encore ce produit). Son commerce illégal s’étendit plus vite qu’il ne le pensa sur plusieurs autres côtes chinoises. Seulement, le commerce de l’opium commença à faire l’objet d’animalité entre les corporations marchandes anglaises, indiennes, portugaises et chinoises. Pour contourner l’interdiction par décret de la Reine, il se retirera du marché noir après avoir écoulé son stock à moindre prix, ce qui lui assura des économies assez importantes pour survivre à l’appauvrissement.

1755.
À l’âge de 37 ans, alors qu’il vivait toujours dans sa demeure du Canton, il rencontra une chinoise, qu’il employa d’abord en tant que professeur de mandarin. Mais dans le plus confidentiel des secrets le professeur et l’élève devinrent amants. Charles comprit rapidement qu’il avait trouvé l’amour de sa vie, et qu’il ne pourrait jamais choisir une autre épouse. Il décida de s’enfuir avec elle. Il obtint l’autorisation de lui faire quitter le pays très difficilement, mais à la fin de l’année, ils embarquèrent ensemble pour rejoindre Londres. Au cours du voyage, sa concubine tomba enceinte. Elle accoucha d’une fillette. Ils nommèrent l’enfant Song en chinois, un nom qui signifiait maison de bois, symbole de la solidité de leur famille, ainsi que pour sa prononciation anglaise, qui était un hommage au chant de sa mère pour la bercer durant la traversée en bateau. Un prénom d’usage lui fut toutefois choisi en mémoire de feu Madame Rose Abigail Samson, la mère de Charles.

En 1756, l’opium avait déclenché une nouvelle guerre en Chine, ce qui allait entraîner inévitablement l’appauvrissement de Charles. Au même moment, son cousin, qui voyait assez mal la direction de leur affaire revenir entre les mains de Charles à Londres, lui proposa de s’installer dans les nouvelles colonies britanniques en Amérique. Charles accepta avec beaucoup d’hésitations, mais les difficultés que rencontrait son épouse dans la haute société d’Angleterre le convainquirent d’aller démarrer une nouvelle vie ailleurs.


Ils prirent la mer en 1760. Sans compter l’équipage du navire, les domestiques et les esclaves, les voyageurs regroupaient Charles, son épouse et leur enfant, sa vieille gouvernante allemande dont il ne pouvait se séparer, son cousin, un prêtre, un médecin et un comptable. Mais seulement quelques semaines seulement après leur départ, une épidémie toucha les passagers du bateau. Les animaux moururent d’abord, puis la mort toucha l’équipage - à cause de la faim, à cause de la fatigue, à cause de la maladie... et Charles et sa fille endurèrent la plus douloureuse des pertes, car leur tendre et bien-aimée épouse et mère succomba. Bientôt la gouvernante, le prêtre l'Intendant la rejoignirent dans la tombe et comme le capitaine craignait pour la sécurité et l'hygiène sur le navire, les corps furent jetés à la mer.

1770.

« Aujourd’hui, lorsque je vais sur le port ou sur les rivages pour regarder la mer, c’est ma mère que je vois, endormie dans le lit tranquille des vagues. Là est ma véritable maison, au fond de l’océan. » – Song, Boston, 1773.


Le père et la fille, qui venait d’avoir 5 ans, arrivèrent à Boston au début de l’année 1761. Affaiblis par la maladie, la famine et le chagrin, ils furent tous les deux pris en charge par leur correspondant de la colonie – un vieil ami de l’école militaire, qui possédait des terres aux frontières de la ville. Comme sont comptable et son cousin étaient morts, Charles négocia l’engagement de cet homme pour qu’il prenne leurs places, à Londres. Il accepta et leur céda la propriété de plusieurs champs de céréales, d’une écurie, d’esclaves, d’un entrepôt sur le port et d’un voilier marchand. Le père et la fille emménagèrent sur leurs nouvelles terres – qui se trouvaient à la frontière, à la fin de l’année.

Il fallut attendre deux années de plus avant que les premiers bateaux en provenance d’Inde et d’Angleterre n’accostent à Boston. Ces deux années durant, Charles travailla avec ses employés dans les champs de maïs, de cannes à sucre et d’orges. Il acheta aussi des chevaux qu’il loua à l’armée britannique. L’arrivée des bateaux mit fin à cette période austère et grâce à son réseau de relations, Charles devint l’un des marchands indépendants les plus riches de Boston. Sa fortune s’était établie sur l’importation du thé. Néanmoins pour conserver une certaine liberté sur le marché international il fut contraint de signer avec la Compagnie anglaises des Indes Orientales. Mais les dettes commencèrent à gonfler à cause des taxes douanières, et Charles décida de se tourner à nouveau vers la contrebande, jouant ainsi un double jeu avec les britanniques.

Comme son père ne supportait pas le principe de l’esclavage, il traita toujours ses gens de la meilleure des façons possibles. Il engagea une femme noire comme gouvernante car elle avait déjà travaillé pour une dame allemande, afin que sa fille puisse reprendre son apprentissage de la langue et Song, malgré son jeune âge, révéla un esprit vif et curieux. Elle partagea ses connaissances du français et du chinois avec quelques privilégiés.

Les années passèrent, et une sorte de gloire humble et reposante s’installa sur la terre des Samson. Vers l’âge de 13 ans, la jeune Song commença à suivre les cours d’un précepteur dans le centre-ville de Boston. Durant son temps libre, elle accompagnait son père sur le marché et lorsqu’elle restait sur leurs terres à la frontière c’était pour y passer du temps avec ses domestiques et les rares colons qui s’étaient exilés au-delà de la frontière, pour échapper aux taxes et aux impôts. L’un d’eux en particulier, un chasseur, lui apprit les rudiments de la chasse, des tirs au fusil et des pièges. Elle devint aussi une très bonne cavalière et débourra des chevaux destinés à l’armée anglaise.

« Ce que l'Empire britannique nous a donné… il est en train de nous le reprendre. » – Song. La Frontière, 1770.


1770.
La tension entre les britanniques et les frontaliers étaient palpables. Alors que Charles conservait son souhait de neutralité, l’armée lui réclama certaines de ses terres pour en faire des avants postes stratégiques. Elle réquisitionna ses gens, ses employés et le marchand se retrouva dans la position délicate d’accepter. La demeure des Samson n’était désormais plus habitée que par une poignée de domestiques. Comme ils n’étaient pas assez nombreux pour cultiver et surveiller la terre, la plantation devint la cible de bandits, de voleurs et de mercenaires venu piller les récoltes et le bétail. Une nuit, Charles et sa fille furent réveillés par les cris de terreurs de leurs domestiques. « Le feu ! » criaient-ils tandis que brillaient des départs d'incendies de part et d’autre de la plantation…

Ainsi, les nuits devinrent un temps suspendu où le sommeil ne régnait plus sinon hantée par une peur latente, et chaque nuit les domestiques, le père et fille, chacun leurs tours, sortaient tirer quelques coups de fusils dans le vide, pour faire fuir les voleurs. Heureusement, l’affrontement silencieux s’essouffla et se figea dans une sorte de torpeur. La volonté et la force de combattre des Samson constituaient leur meilleur bouclier. Néanmoins toujours grandissante, l’oppression se ressentait et Charles comprit que le temps de la neutralité était terminée. Dans le secret absolu, lui et sa fille rejoignirent les Fils de la Liberté, une organisation secrète de patriotes américains sous la présidence de John Hancock. Comme il courrait à la ruine quoi qu’il en soit, Charles aida l’organisation en désignant plusieurs navires arrimés au port– dont certains des siens, afin de monter une opération radicale… qui serait désignée ultérieurement comme la Boston Tea Party… Mais dont Charles ne serait jamais témoin.

Avant cela, les loyalistes lancèrent une campagne de terreur et de saccages, persécutant les colons qui refusaient de rejoindre leurs rangs. Bien qu'aucun lien véritables entre Charles et les Fils de la Liberté ne puisse être établit par les loyalistes, son entrepôt et ses bateaux sur le port de Boston furent réduits en cendres. Cet acte avait pour but d'éliminer la concurrence marchande en donnant l’exclusivité de la contrebande du Thé à William Johnson...
Charles se rendit alors à Boston pour plaider sa cause et obtenir un dédommagement, mais tandis que la procédure suivait son cours, lui et sa famille subissaient toujours la pression des loyalistes, qui avaient formé un bataillon traversant les terres et les forêts jusqu’à la frontière, et brûlant tout sur leur passage.

Le dernier jour de sa vie, Charles Edward Wilhelm Gaspard Samson réunit toute sa fortune en un lieu secret et enterré. Il se retrancha dans sa maison, isolé du reste du monde, attendant patiemment la venue des britanniques. Le dernier soir de sa vie, il convoqua son enfant dans le salon familial, où seul demeurait un autel à la mémoire de son épouse décédée, au-dessus duquel était suspendu un habit, une tunique chinoise brodée de soie et de perles, qui lui avait appartenu jadis. Cette nuit-là, guettant d’un œil l’arrivée des troupes britanniques avec l’aube, il se confia à sa fille. Il lui raconta l’histoire de sa femme, une femme qui n’avait pas toujours était la mère ou l’épouse lettrée enseignant le mandarin aux étrangers… Elle été née Assassin dans un Empire où la femme ne possédait rien, elle était née dans une lignée où les femmes se battaient pour gagner le droit de décider de leur propre destinée et ne plus vivre comme de simples concubines. Ainsi, elle avait grandi comme tel et avait combattu en tant que tel pour une cause juste… La Liberté et le choix d’une terre et d’un monde pour y vivre libre et être aimée…

« 上帝是仁慈的 – Que Dieu t’accordes sa miséricorde. » – Charles, à sa fille. La Frontière, 1770.


À l’issu de cette confidence, il lui remit la tenue de sa mère, celle-là même qui était suspendue au-dessus de l’autel, ainsi qu’une malle renfermant les armes de sa défunte épouse, parmi lesquelles : un Sheng Biao, deux lames secrètes asymétriques (Kriss), une dague chinoise et des dards empoisonnés. Song rangea le vêtement dans le coffre et n’ouvrirait à nouveau la malle que plus tard. Avant de lui demander de partir, Charles embrassa sa fille sur le front, lui susurrant à l’oreille d’aller trouver Samuel Adams, un ami – et fervent défenseur des colons contre les taxes britanniques, en qui elle pourrait avoir une confiance aveugle. Elle se souvenait du visage d’Adams car l’homme avait prononcé plusieurs discours devant les Fils de la Liberté. Charles convoqua tout son personnel, et prononça un dernier discours, à l’issu duquel il leur rendit à tous leur liberté, leur implorant de trouver un nouveau maître et un travail digne d’un homme libre.

Quand les soldats pénétrèrent dans la plantation, ils incendièrent les champs. Le bétail fut relâché ou volés. Les derniers esclaves et les domestiques furent évacués de la demeure et regroupés devant la maison. Lorsque les soldats entrèrent à l'intérieur de celle-ci, Charles les attendait, seul, assis autour de la grande table devant la cheminée, les yeux fixés vers le portrait de sa bien-aimée.

« Je suis un Fils de la Liberté. Je suis un Américain. » – Les derniers mots de Charles Samson à l’armée britannique. La Frontière, 5 mars 1770.


Il y eut plusieurs coups de feu, puis des vitres furent cassées et le mobilier brisé. Les soldats jetèrent des torches à l’intérieur. Cachée parmi les domestiques, méconnaissable car aucun des soldats ne connaissait son apparence physique, Song observa silencieusement la villa sombrer dans le chaos des flammes...

1773.
Song abandonna son nom en faveur de Rose. Après le terrible événement qui l’avait banni de la frontière, elle voyagea avec de modestes ressources jusqu’à Boston, où elle fut indirectement présentée à Samuel Adams. Ce dernier conseilla alors qu’ils ne se rencontrent jamais pour assurer leur discrétion à tout les deux, jusqu’en des temps plus propices. Néanmoins, un ami d’Adams, Thomas Cushing, un brillant avocat et homme politique de Boston, accepta de la loger dans sa maison aux côtés de sa famille. Il lui fournit le toit et le travail, puisqu’il l’embaucha dans son cabinet d’avocat. La jeune femme qu'elle était devenue à 17 ans était alors déjà capable, entre autres, de tenir des registres de comptes, de conduire des négociations marchandes et de traduire des textes anglais en trois langues différentes.

Mais comme elle n'oubliait ni la voie de l'Assassin emprunté par sa mère, ni celle de sa propre vengeance contre les hommes qui lui avaient enlevés son père, Rose délaissa les Fils de la Liberté - qui étaient dans une période de leur existence assez violente et aveugle, tout en recherchant un moyen d’agir. Elle avait gravée dans son esprit les noms de ceux que Samuel Adams et Thomas Cushing considéraient pour responsables de son malheur, parmi eux : William Johnson... Des personnages agissant plus ou moins dans l'ombre et impliqués dans la contrebande du thé qui avait menée Charles Samson à sa perte... Ainsi, trois ans après sa mort, elle décida d’ouvrir la malle contenant les effets personnels de sa mère. Les armes et la mort ne l’effrayaient pas, elles ne l’effrayaient plus, sinon peut être la mort.

« J’étais une ombre avant de devenir assassin. Maintenant, je suis le vent, je suis l’eau, je suis le rocher, je suis l’aigle, le chat et le loup qui s’écoulent, qui sifflent et qui rôdent… » – Song. Boston, 1772.






Dernière édition par Rose Samson le 31.03.13 0:10, édité 43 fois
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MessageSujet: Re: Rose Samson (Song) – Rédaction terminée. [Haytham] Rose Samson (Song) – Rédaction terminée. [Haytham] Empty20.03.13 21:54


"Wraithborn"
Boston, 1772.

« Thomas. Thomas ? Que s’est-il passé ? Êtes-vous blessé ? ». Song plia les genoux pour s’asseoir, froissant le tissu de sa robe qui remonta jusqu’au-dessus de ses chevilles. Elle retint Thomas Cushing par les épaules alors que celui-ci tombait et toussait. Il tremblait encore. « Thomas, êtes-vous blessé ? » Répéta la jeune femme avec inquiétud. L’avocat roula des yeux un moment avant de reprendre parfaitement connaissance. Il serrait les bras de la jeune femme avec une poigne de fer – pour ne pas la lâcher –, à la recherche d’une ancre assez solide qui le ramènerait vers la réalité.

— Il y avait un homme. Non, plusieurs. Je crois les avoir vus… Dit l’avocat. On m’a frappé par derrière, on m’a volé les documents, le registre… Les autres, sont-ils en vie ??

Les yeux de Song tombèrent sombrement tandis qu’elle hochait la tête. Accablé d’apprendre la nouvelle, Cushing cacha son visage dans ses mains.

— … Que ces maudits paient !!

Il grogna et fit un geste qui demandait à ce qu’on le relève. Samuel Adams, qui avait fait quelques pas dans la pièce pour observer le cambriolage, fit demi-tour pour les rejoindre. Avec son aide, Song coucha le blessé dans le fauteuil le plus proche. On lui apporta de l’eau mais il préféra un alcool fort, alors on lui donna du vin. Cushing se gargarisa d’abord la gorge et cracha, puis il remit ses lunettes sur son nez tordu. Comme il reprenait déjà des forces, il se redressa sur son siège et posa ses grosses mains sur ses cuisses. Il avait les épaules basses et le regard grave, car il pensait à ce qu’il avait perdu. Song, qui s’était écartée, marcha jusqu’à la fenêtre et appuya deux doigts contre le rebord. Samuel Adams, qui se trouvait à droite de Cushing, appuyait les mains sur le dossier d’une chaise.

— Je leur parlerai. Ils sauront, dit Adams au bout d’un long silence.
— Vous leur parlerez et ce sera la cohorte, le chaos ! S’exclama l’avocat avec protestation. Ils craindront pour leurs vies, et celles de leurs familles.

Depuis la fenêtre, Song écoutait les deux hommes tout en contemplant la rue enneigée. Elle posa son pouce et son index sur son menton. « Avons-nous d’autres options ? Avez-vous seulement le choix ? » Finit-elle par demander en interrompant les deux notables. Cushing fut le plus réactif des deux.

— Vous avez raison, dit-il en hochant la tête. Nous sommes le 1er cabinet d’avocats de Boston, et nous avons fait des vœux, et prêté allégeance… Les registres qui ont été volés sont d’une importance capitale pour vous, Adams, et je m’en voudrais éternellement pour mon manque de professionnalisme.
— Ne vous blâmez pas, mon ami. Les loyalistes sont prêts à brûler femmes et enfants pour obtenir ce qu’ils veulent. Je suis heureux que vos blessures soient superficielles. Mais la gravité de la situation ne doit pas être sous-estimée…

« Le registre. Les documents dont vous parlez, sont-ils ceux auxquels je pense? » Demanda Song. Adams sembla soudain ennuyé. Il se massa le cou.

— Ce sont mes listes. Des comptes, et des listes qui contiennent le nom des gens qui ont signé la lettre de revendication qui sera envoyé au Parlement anglais contre les taxes infligées aux treize colonies... Il y figure leur contribution en livres, leurs signatures, entre autres… Mais il s’agit avant toute chose d’une liste de contestataires réclamant la liberté du commerce des 13 colonies…
— C’est une liste de parias, de traîtres et de paysans aux yeux des loyalistes, interpela Cushing.
— Et si ces documents venaient à tomber entre les mains du mauvais ennemi…
— Des têtes tomberont. A coup sûr. Des têtes tomberont.

La dernière intervention de l’avocat sonna comme un reproche. Adams ne sut retenir une grimace d’irritation. Elle les observait, pensive, puis se rapprocha des deux hommes. « Les loyalistes ne peuvent pas avoir cette liste. » dit-elle sur le ton de la conviction. « Adams, vous devez protéger vos partisans ».

— Je le veux du plus profond de mon cœur, mais j’ai les mains liées.
— Je connais l’homme qui menait les voleurs. Il s’appelle Mutt. J’ai déjà fait affaires avec lui par le passé, ajouta Cushing alors que sa voix et l’expression sur son visage s’aggravaient mystérieusement. Il travaille pour William Johnson. Il travaille pour l’Ordre.

« Les Templiers », compléta la jeune femme, qui avait prononcé ce nom à mi-voix, comme dans la crainte d’un murmure écouté aux portes. Ses beaux cils noirs de jais étaient tombés sur des yeux amers et dans la pièce, tout le monde s’était tu. Samuel Adams finit par secouer la tête et brisa le silence.

— William Johnson n’a pas été vu à Boston ces jours-ci. Il est certainement au Fort, dans les profondeurs des terres Mohawks.
— Cependant, renchérit l’avocat, Mutt devra d’abord étudier le registre car celui-ci est codé. Pour ce faire il aura besoin de trouver la clé qui déchiffrera le code, ce qui va prendre du temps. Un temps précieux pour nous.
— Ce qui veut dire que nous devons trouver Mutt avant qu’il ne trouve Johnson, et cela dans la discrétion la plus absolue afin de protéger mes partisans.
— Nous sommes d’accord, Adams.

« Vous avez besoin d’une personne qui sera rapide et invisible. Vous avez besoin de quelqu’un qui n’éveillera aucun soupçon. Vous avez besoin de moi. Je vais m’en charger », déclara Song pendant que ses yeux songeurs recherchaient des chimères. Une lueur jusque-là secrète brillait maintenant dans son regard au demeurant affables. Cushing et Adams échangèrent d’abord un regard empreint d’indécision ; il y eut chez Cushing l’expression d’une tristesse, alors que chez Adams venait de naître un intérêt inquiétant nouveau et ambigu pour la jeune femme. Aucun des deux hommes ne protesta et ils acquiescèrent tous les deux avec un geste du menton.

— Trouvez Mutt et ses hommes, clôtura Cushing. Neutralisez-les, récupérez le registre, et rentrez. Nous vous attendrons dans à l’Old South Church à votre retour. Bonne chance.

Après un échange de mains et de politesses, les trois personnages commencèrent à quitter le cabinet. Samuel Adams quitta la pièce en premier et disparu rapidement derrière l’embrasure de la porte. « J’ai entendu dire que vous aviez embauché Adams il y a quelques années. Mais vous l’avez renvoyé » demanda-t-elle à Cushing au sortir de la porte. «J’avoue que cela m’intrigue, car vous êtes tous deux des hommes de logique et de raison ». L’avocat la fixa intensément au-delà des verres de ses lunettes rondes.

— Nous (il faisait référence à son cabinet, à ses avocats et à ses comptables) ne sommes pas des révolutionnaires, ni des indépendantistes (en disant cela, il toisait la direction qu’avait pris Adams avec opiniâtreté). Je suis un homme d’affaires, répondit-il. Adams est un homme de paroles et de discours. Il appartient à la Politique, et je devais la lui rendre.

Sur ces modestes paroles et quoi qu’elles révélèrent une opposition latente entre les deux notables, il congédia la jeune femme en lui baisant la main, et Song demeura seule dans l’antichambre.

***
Boston Marketplace.

Elle revêtit sa redingote bleue et son chapeau, appela deux domestiques et se dirigea dans le centre de Boston, au Marché. Elle feignit d’acheter des fourrures et du satin pour les uniformes du barreau. Et pendant qu’elle hésitait entre deux tissus plus ou moins sombres, elle observa du coin de l’œil les hommes et les femmes qui parlaient entre eux. Mais les marchands de fourrures ne révélèrent rien d’importants, alors elle se dirigea vers les présentoirs de thés qu’elle savait issus de la contrebande. Elle continua de marcher, entourée de mille couleurs et senteurs, lorsqu’elle se sentit comme… nauséeuse. Peut-être à cause de l’odeur des feuilles de thé ? Ou plutôt parce que cette odeur lui rappelait un souvenir arraché à son passé…

Elle reconnue alors les hommes de Johnson, qu’elle espionna depuis le présentoir le plus proche. Lorsque l’un d’eux quitta les autres et commença à emprunter un chemin, elle abandonna ses deux domestiques pour le suivre. Ils traversèrent la moitié de la ville et lorsqu’elle fut assurée qu’il n’était plus attentif à ce qui l’entourait, elle le bouscula. L’action ne dura qu’un instant, mais alors que leurs deux corps se séparaient, l’homme, d’abord pantois – car il n’avait rien vu venir et ne distingua aucun suspect dans la foule alentours, commença à se frotter les yeux : il voyait flou. Son front entra en sueur et une soif accablante assécha son palet. Il se sentait fiévreux et déambula jusqu’à l’abri ombragé le plus proche.

Il tituba et trébucha sur une pierre, incapable d’éviter sa chute, puis vint s’écraser le visage contre le sol et la poussière. Grognant et reniflant, il se mit à quatre pattes et tenta de se relever sur des jambes chétives quand soudain, une force étrangère à lui-même le contraignit à la soumission. Un sac de lin blanc – dont la ficelle lui enserra la nuque et la gorge, fut jeté sur son visage. Au travers, il ne pouvait voir que la lueur diaphane du soleil sur le déclin et il n’entendait que le bruit de sa propre respiration tachycarde. Comme la corde l’étranglait, les veines de son cou commencèrent à enfler. C’était une asphyxie lente et douloureuse, rendue intolérable plus encore à cause de la pression que son agresseur exerçait sur lui en pliant son bras dans son dos. « Où est Mutt ?! » commanda Song en le menaçant.

Asphyxié, craignant pour son bras et pour sa vie, l’homme n’eut aucun scrupule et il avoua péniblement tout ce qu’il savait : il savait que Mutt s’était échappé du centre de Boston et comptait se réfugier au cœur d’un village loyaliste, qui se situait sur les bords de la rivière Mohawk. Il savait qu’il y passerait deux nuits au moins avant de rejoindre une diligence qui le mènerait directement à William Johnson, au Fort.

— Il y a des gens… A la frontière… Des familles, qui se sont installées sur les anciennes terres de la scierie et du comptoir d’échange, disait le malheureux, étranglé. Des loyalistes, à Mount Johnson… Mutt est certainement là-bas. Pitié, qui que vous soyez, j’ai dit tout ce que vous vouliez savoir. Pitié… relâchez moi… !! J’étou… AH !

Mais Song comprimait déjà sa trachée avec un bras tandis qu’avec l’autre elle lui comprimait la nuque. Elle maintint cette étreinte avec un contrôle extraordinaire. La victime, ainsi privée d’oxygène, se débattait inutilement et ses dernières forces s’évanouirent ; aussi, il avait respiré si fort qu’il avait en partie avalé le sac qui lui serrait le visage. Au bout de quelques secondes un craquement se fit entendre – c’était le cartilage du larynx qui venait de se briser. Il mourut l’instant d’après.

Le manteau de la nuit venait d’envelopper Boston et le ciel brillait d’un étrange éclat, animé par les étoiles lointaines. Sur les quais avoisinant le hangar (celui où s’était déroulée toute la scène), l’eau faisait des clapotis clairs et cristallins et rebondissait contre la berge. Au loin s’ajoutait le brouhaha lointain de la ville et de ses habitants, qui se rendaient complices d’un meurtre dont ils ignoreraient à jamais l’existence.

L’ombre d’une robe passa sur le mur, tandis qu’un cadavre coulait dans le port.

***
The Mohawk River (Mount Johnson).

La lune était déjà haute dans le ciel lorsque Song demanda son cheval. Les rues désertes étaient seulement hantées par quelques chats qui hurlaient dans la nuit et qui concordaient avec les beuglements d'ivrognes couchés contre des tonneaux vides. L’assassin avait revêtue son uniforme et ses armes. Elle marcha d’un pas pressé de la porte des Cushing jusqu’à l’écurie. Lorsqu’elle monta sur son cheval celui-ci se cabra et l’espace d’un instant les deux partenaires – cavalier et monture, ressemblèrent à une statue d’obsidienne qui baignait dans la volupté et la voute de l’astre lunaire.
Elle quitta le centre de Boston au galop. Les lumières de la ville de Boston disparaissaient au loin comme des feux follets ou des étoiles filantes, tandis que sur la route voyageait un fantôme. Elle chevaucha jusqu’au matin, gagnant peu à peu les sentiers sauvages et luxuriants qui menaient à la frontière. Le voyage lui sembla interminable, mais elle avait finalement besoin d’un moment de solitude pour réfléchir, se recueillir et se reposer, car elle savait que aussi que Mutt s’était réfugié chez ses complices et qu’il était bien gardé.

Quand l’aube commença à poindre à l’horizon, Song avait rejoint les abords de la rivière. Elle tira sur les rênes car elle arrivait près d’un village qu’elle savait être celui qu’elle cherchait. Il semblait paisible, et l’huile des réverbères brûlait calmement dans leurs lanternes. Un chien aboyait au loin et quelques animaux de fermes passèrent en file indienne devant son cheval. Arrêtant son cheval qui mâchonnait son mord, elle appuya son poids sur l’étrier et posa ses deux pieds sur le sol. La terre était boueuse, et parsemée de flaques éparses qui reluisaient de la teinte rougeâtre du ciel. Les rideaux des maisons étaient fermés, toutefois quelques flammèches apparaissaient derrière les fenêtres. Elle traversa la rue principale assez doucement. Néanmoins, elle était habitée par une certaine méfiance, l’incitant à regarder fréquemment par-dessus son épaule. Elle quitta la route pavée et passa discrètement derrière les maisons – qui n’étaient pas mitoyennes mais séparées par des enclos enserrant des jardins mal entretenus. Elle caressa les façades avec le plat de sa main et posa une oreille attentive contre les chaumières, guettant les vibrations et les voix. Elle en inspecta neuf d’entre elles avant que l’une en particulier n’attire son attention.
Cette maison-là avait le bois et le toit écaillés et se situait encore plus loin – en retrait des autres, ce qui expliquait qu’elle ne l’avait pas vu auparavant.

Toutefois quelque chose l’alerta. Un éclat de voix. Elle se baissa pour mieux se cacher derrière une meule de foin et regarda par-dessus son épaule. Elle aperçut plus loin sur la colline les pointes argentées de fusils ; et laissant glisser ses yeux sur le tranchant des baïonnettes – puis sur les courroies en cuir qui servaient à maintenir les fusils sur les épaules, elle compta cinq hommes au moins, des soldats qui faisaient le guet devant la dite-maison. Avec eux s’était évanouis le doute, remplacé par une certitude nouvelle qui brula dans son cœur.
Elle avait trouvé Mutt et maintenant, elle devait le faire taire.

Song avança, le dos courbé, en direction de la maison. Comme son vêtement était sombre et se mêlait aux tons ocres de la terre, elle profita de la pénombre et couru jusqu’à une étable et une écurie, qui se situaient sur la droite du bâtiment. Elle grimpa d’abord sur le dos d’un cheval puis grimpa sur les poutres de la charpente. Elle tendit les bras pour mieux s’agripper au rebord de la gouttière et se hissa sur le toit. Depuis cette hauteur, elle voyait deux des quatre pans de la maison. Entre l’écurie et le mur se dressait un vieux chêne dont les branches supporteraient son poids. Elle leva le pied et sauta, atterrissant dans le feuillage. D’ici, elle observa les gardes durant leur ronde, étudiant la trajectoire de chacun : deux d’entre eux guettait la porte, tandis qu’un troisième soldat circulait autour de la maison. Deux autres hommes apparurent durant un instant alors qu’ils venaient bavarder avec les gardes près de l’entrée. Mais ils retournèrent hors du champ de vision de Song, de l’autre côté de la maison.

L’assassin prit une profonde inspiration. Elle laissa tomber sa main sur sa ceinture et délia son Sheng biao et ses doigts sveltes caressèrent la courbe de la corde. Le troisième soldat qu’elle avait observé s’apprêtait à passer sous sa position. Elle attendit patiemment et quand il lui tourna le dos, alors elle lança son arme, et la dague à corde vint s’enrouler autour du cou de sa cible. Elle le serrait si fort qu’il gémit de façon étouffée et inaudible. Elle sauta de l’arbre et plia les jambes pour amortir sa chute, de façon à ce que son poids hisse le corps inanimé du soldat jusque dans les branches. Il n’y eut presque aucun bruit, à peine le bruissement de quelques feuilles qui se détachèrent et tombèrent en virevoltant. Song attacha la corde au tronc de l’arbre, puis passa derrière le bâtiment.

Elle longea le mur en évitant les premiers rayons du soleil afin que sa silhouette ne projette aucune ombre. Les deux derniers soldats qu’elle avait observé discutaient. L’un était assis sur une botte de paille, de sorte que l’axe de son regard ne verrait pas l’assassin arriver. L’autre avait le dos tourné. Sans attendre, elle sortit sa dague chinoise de son fourreau et se précipita sur celui-ci. Elle le choqua en pressant une main sur sa bouche tandis qu’avec l’autre elle le poignarda dans l’échine à plusieurs reprises. Le sang qui jaillissait de la bouche s’échappa entre les doigts de la jeune femme, qui termina en l’égorgeant. Elle jeta la dépouille sur le côté et se jeta sur l’autre homme, qui n’avait pas eu le temps de réagir. Il trébucha en essayant de se relever pour attraper son fusil, mais il tomba à la renverse, et la seule chose qu’il entraperçut fut l’ombre spectrale de l’assassin, dont le geste des poignets appela les lames secrètes. Elles se plantèrent toutes les deux dans sa gorge en évitant un cri. Le corps baignait à présent dans un flot de sang.
La respiration de l’assassin était irrégulière et chacune de ses expirations formait un nuage de cristaux glacés par le froid. Ses épaules se soulevaient, alertes, et sur ses doigts coulait le sang frais de ses victimes.

La jeune femme tourna les talons et passa sur la gauche de la maison. Elle ne savait pas combien d’hommes l’attendraient à l’intérieur. Elle se dirigea précipitamment – à découvert, en direction des deux premiers soldats qu’elle avait vu (ceux qui gardaient la porte). Ces derniers trahirent immédiatement ses intentions et sonnèrent l’alarme en criant Halte. Song esquiva un premier tir et riposta, tuant l’un avec le pistolet et l’autre avec la dague. Sans s’arrêter, elle tira au fusil sur la porte qui vola en éclat. Un débris de bois fut soufflé sur son visage, et lui griffa la joue. Un individu tira une balle qu’elle entendit siffler près de son oreille droite. Elle leva son fusil et assainit un terrible coup sur le visage de son adversaire, dont la mâchoire se fractura. Pendant qu’il tombait, elle lui vola son arme et tira vers le salon, car elle y distingua une silhouette hostile. Un homme tomba, il s’était replié sur lui-même. La noirceur du sang qu’il avait sur les mains démontra qu’elle avait touché le foie. Elle tourna les talons car des bruits résonnaient dans l’escalier. Un soldat armé d’une épée l’attaqua de front.

Elle fit choquer la lame de sa dague avec celle de l’épée, mais comme son agresseur possédait une arme à deux mains, elle le poignarda avec la lame secrète de sa main libre sans qu’il puisse riposter. Il tomba sur le sol avec un bruit sourd et un étrange calme s’installa. Du moins, jusqu’à ce qu’une voix rauque et fiévreuse ne s’élève depuis le premier étage.

— Vous l’avez tué ? Est-il mort ?! criait cette personne.

Intérieurement, Song voulait sourire. Elle soupçonnait qu’il puisse s’agir de Mutt, mais elle était entourée de cadavres. Sans répondre, elle gravit les marches et traversa le couloir. Elle arriva bientôt dans l’encadrement d’une porte qui donnait sur une pièce meublée d’un bureau et d’une chaise, au-devant desquels était dressée une table et quatre couverts. Une cinquième assiette remplie de poulet et de maïs était posée sur l’office. Song leva les yeux. Mutt lui faisait face. Il avait encore sa serviette autour de son cou, elle était tâchée de graisse. Le malfrat mal rasé était sans arme.

Assassin… Vous avez tué tous mes hommes !

Le regard haineux, il attrapa le couteau qui était planté dans la carcasse du volatile et le jeta sur elle pour la poignarder. Mais c’était un geste mal assuré et Song n’eut aucun à l’éviter, saisissant le manche dans sa paume et tira avec son pistolet. La balle se logea dans l’épaule de Mutt qui hurla avec une immense douleur. Elle avança jusqu’à lui pour le menacer. « Vous avez volé des documents à Thomas Cushing, où sont-ils ?! Où est William Johnson ?! » S’écria-t-elle. C’est alors qu’il la regarda comme jamais il ne l’avait regardé.

— Vous ne savez rien, Assassin. Je le lui ai envoyé avec l’un de mes hommes. A cette heure-ci, Johnson est déjà certainement en possession du registre… Vous arrivez trop tard. Je lui ai tout donné. Le registre, la clé. Tout. Voyez ce que vous avez fait… Un carnage inutile. Ces hommes étaient loyaux !! Qu’allez-vous faire désormais, hein ? Tuer Johnson ?! Il est trop bien caché. Il lorsqu’il saura que vous êtes sur sa piste, il vous traquera, comme une chienne, il vous chassera comme une bête et vous brûlera comme une sorcière. Pour cela, il lui suffira d’acheter n’importe quelles terres, n’importes quels peuples où vous irez vous cacher ! Car l’homme qui possède l’argent possède le Pouvoir. Et Johnson sera bientôt l’un des hommes les plus riches parmi les 13 colonies…

« Que voulez-vous dire ? Comment compte-t-il obtenir autant d’argent ? Quel est son plan ? », L’interrompit Song avec un dédain haineux lisible sur son visage.

— J’ai… vendu le registre. Pour de l'argent. Je voulais m’enrichir. Johnson avait tout cet argent alors j’ai eu l’idée de travailler pour lui. Aujourd’hui je le paie de ma mort alors je vais vous dire son plan… La contrebande… à Boston, à New York… La contrebande, le marché noir, les impôts… L’argent va lui permettre d’acheter les terres des autochtones ainsi que celles des colons qu’il aura conduit à la ruine. La Couronne lui a donné cette mission… Tout cela dur depuis longtemps, il a déjà commencé avec les indépendantistes… Les marchands… Le Thé

Le cœur de Song fit un bond dans sa poitrine et elle obligea Mutt à se taire. Ses sourcils se soulevèrent au-dessus de ses yeux qui s’étaient voilés. Elle était abattue et souffrait de cette révélation. « C’était le plan de Johnson… depuis le début...», Articula-t-elle avec difficulté. Dans son esprit elle voyait le visage de Charles Samson. Au bout de ces quelques instants de stupeur, une idée avait surgit dans son esprit et son cœur se réchauffa quelque peu. « Johnson ne saura jamais que nous sommes courant de son plan. Nous ne ferons rien. Et vous ne lui direz rien. Je ne le traquerai pas. Pas aujourd’hui ».

– Que... ?! Ah !

Il y eut le bruit d’un craquement sourd et celui d’une lame traversant la chair. La lame secrète de Song venait de lui perforer le cœur. Elle crut sentir son tendon d’Achille se déchirer, mais c’était la force avec laquelle elle s’était projetée contre lui qui l’avait entraîné. La lame avait perforé les poumons et était ressortie près de la colonne. Song enfonça un peu plus l’écharde mortelle, à tel point qu’elle sentit la chair de son adversaire sur ses phalanges. Et pendant tout ce temps, Song avait crié. Ce fut peut-être un cri de colère, une complainte déformée par la passion ou une exaltation âpre et sans plaisir. Et tandis qu’elle fermait les yeux, elle ressentit le tranchant de la lame – comme s’il s’agissait d’un nerf, qui déchirait les tissus adipeux de sa victime. Une gerbe de sang tiède tâcha le visage de l’assassin. « 上帝是仁慈的 – Que Dieu t’accordes sa miséricorde ». Quand Song se retira l’entaille s’ouvra béante. Alors les yeux de Mutt se révulsèrent dans leurs orbites et sa langue gonfla hors de sa bouche. Le clapotis sinistre du sang qui remontait la trachée frémissait dans sa gorge.

Mutt et ses voleurs étaient morts, mais Johnson possédait le registre et demeurait hors d’atteinte.

***
The Old South Church (Boston).

Song ressentait une grande déception. Fatiguée par la mission, elle réfléchit éventuelles plans à mette en œuvre pour s'opposer à Johnson et sauver les 13 colonies. Abstraitement, que pouvez faire Johnson avec ce registre ? Massacrer les partisans de la Liberté aux yeux de tous ? Elle talonna son cheval qui accéléra son galop. De retour dans le centre-ville de Boston, elle s'empressa d'envoyer une lettre à Samuel Adams. Le lendemain, elle rejoignit Adams et Cushing à son rendez-vous de l’Old South Church. Elle les retrouva dans la grande tour de la Congrégation. Les deux hommes se faisaient face mais tournèrent leurs yeux intéressés vers le jeune assassin lorsque celle-ci entra.

— Rose, salua l’avocat.
— Miss Samson, salua Adams.

Elle leur résuma le déroulement de la mission, lui révéla sa découverte et dénonça les agissements prémédités du templier. Ils l’écoutèrent attentivement et sans l’interrompre. Chacun semblaient plonger dans une intense réflexion.
« William Johnson veut depuis longtemps obtenir le contrôle total de la contrebande du thé et du marché noir. S’il y parvenait, il serait capable d’acheter n’importe quelles terres ou peuples d’Amérique. Ce registre ne lui permettra pas de tuer en masse, mais il compte brutaliser et affamer ceux qui s’opposeront à lui. » Leur expliqua la jeune femme.
Ils avaient compris que le spéculateur leur échapperait quelques temps encore, et s’y étaient résignés. C’est alors que Samuel Adams – qui observait la jeune femme avec de plus en plus d’intérêt, s’avança vers elle et la saisie par la hanche, en toute amicalité.

— Cushing, nous avons à vous parler, disons… sans ménagement, dit-il. Pensons de la façon suivante : Si le registre n’est pas détruit ou substitué à William Johnson, les loyalistes vont se risquer à provoquer de nouvelles taxes, de nouveaux impôts. Ils provoqueront des émeutes, et les révoltés par leurs actions de contestations légitimeront la violence des loyalistes… et la couronne britannique ordonnera l’arrestation ou le massacre de centaines de mes partisans. C'est un cercle vicieux. Et de l’autre côté, si les documents sont détruits, il n’existera plus aucune présomption d’innocence pour les habitants des 13 colonies. Les anglais vont frapper, et ils nous frapperont fort et impunément, tous autant que nous sommes, en guise d’avertissement et de représailles… Des innocents mourront. Pas seulement des partisans de la Liberté, mais ceux également qui ont choisis le camp de la neutralité (il regardait Cushing) ou de la soumission. Écoutez donc, mes amis. La Liberté a un prix, le prix du sang peut-être, mais mes partisans sont conscients de cette réalité. Alors, pensons aux innocents… Nous ne pouvons pas sauver tout le monde, car le monde entier ne dépend pas de nous et seul Dieu possède un tel pouvoir. Mais ce qui est en notre pouvoir, c’est avoir la possibilité de choisir ceux qui seront épargnés.
— Mon dieu, Adams, qu’êtes-vous en train d’insinuer ? S’horrifia Cushing. Vous voulez livrer vos partisans au joug des loyalistes ? Vous spéculez sur leurs vies et leurs morts à tous, au nom d’une cause qui n’en est même pas à ses balbutiements, et au nom de Dieu ? Je ne vous comprends pas. Mieux vaut détruire le registre. Demeurons impartial quant aux agissements des britanniques, que la barbarie et le meurtre impute à leur seule faute et les damne si Dieu le veut. Mais oh, seigneur, vous ne pouvez pas décider de cela ! Ce serait folie.
— Je protègerai mes partisans, sur ma vie je le jure, Cushing. Ils seront bien prévenus et bien gardés. En leur nom, au nom des 13 colonies et au nom de notre seigneur, je jure que notre combat pour la Liberté ne sera pas entaché par la mort des innocents qui n’ont jamais souhaités la guerre que nous leur imposons.

« Je suis désolé, Thomas » renchérit Song. « Mais je suis de l’avis de Samuel. Hier lorsque je suis arrivée à Boston, je lui ai envoyé une lettre, je lui ai proposé un plan. Écoutez-le. Je vous en prie ».

— Oui, Cushing, écoutez donc ce que votre pupille nous propose, pria Samuel qui semblait avoir bien préparé son discours. Dans ce registre, nous parlons de ressources, de rations, de vivres et de financement destinés implicitement à l’armée continentale et à la résistance… Mais les documents ne sont pas encore titrés, dieu merci nous avons pensé à cela.
— A quoi pensez-vous ?
— Nous allons détourner ces ressources. L’argent sera blanchit en faveur de la création de corporations de marchands indépendantistes dans les 13 colonies. Les anglais penseront qu’il s’agit de solidarité, ils penseront que nous tentons de survivre aux taxes et aux impôts infligés par le Parlement anglais sans les contester ni se révolter. Les loyalistes trouveront jamais les preuves d’un mouvement révolutionnaire secret… car nous serons fracturés en petits comités : des marchands, des fermiers, des bouchers, des artisans, des brasseurs… Nous parlons d’une population qui n’aura pas l’étoffe d’une menace. Seulement, sur le long terme, nous injecterons de l’argent, et ces corporations seront en mesure de ralentir William Johnson qui n’arrivera à monopoliser ni le commerce, ni la contrebande ou le marché noir. Ainsi nous ralentirons les Templiers et leurs manœuvres obscures et ce, autant que nous le pouvons.

Thomas Cushing avait le bas du visage caché dans sa main. Il se frotta les yeux en passant deux doigts derrière ses lunettes. Il semblait abasourdi et Adams – qui s’était déplacé pour se mettre au milieu, ne le ménageait pas. Il continua de parler. Sa gestuelle majestueuse et sa voix magnétique étaient toute les deux admirables.

— Cela certes ralentira notre action envers la Couronne…, continua-t-il. Mais je considère que c’est un mal nécessaire. Voyez plutôt, dans quelques années, d'ici un an ou deux, le Parlement anglais percevra soudainement les comités solidaires de marchands indépendants comme une menace pour la Compagnie anglaise des Indes Orientales – qui est d’ailleurs déjà accablée par de lourde dettes. L’échiquier va bouger… Si notre spéculation est valide, il initiera une manœuvre qui accablera les colonies – augmentation du prix des taxes, des impôts… Ce que nous aurons anticipé depuis longtemps déjà. Cushing, nous parlons d’une diversion. Le Parlement commettra cette effroyable erreur, et les hommes et les femmes du pays tout entier se révolteront pour protester. Et je vous le jure, lorsque vous verrez de vos propres yeux l’avarice et la perfidie de la Couronne, il n’y aura plus de neutralité, plus de peur, mais seulement des partisans et des citoyens de la Liberté. Les 13 colonies se soulèveront, et commencera alors le véritable combat pour la création d’une nouvelle nation libre et indépendante.

Adams termina sa phrase le point serré et levé.

— Chère enfant, dit Samuel en la regardant intensément. Je crois qu'il est de ma responsabilité de vous dire... que votre père, mon ami Charles, fut l'un des premiers signataires de la lettre. Il serait fier de vous.

Song le remercia d'un signe de la tête avec douceur, elle ressentait cependant le mélange d'une joie immense et solennelle mêlé à l’amertume d’un choix douloureux, mais honorable.

— …Vous ne voulez pas impliquez des innocents dans votre croisade, mais vous ne m’épargnez pas moi, leur répondit l’avocat sur un ton défavorable. Cependant, cette situation a commencé dans mon cabinet et par conséquent je souhaite me convaincre que dans cette affaire, je suis votre obligé. Je ferais donc mon travail. Les papiers seront rédigés.

Song n’aurait jamais pu décrire le sourire qui illumina le visage de Samuel Adams. Et quand les notables échangèrent une poignée de main, une lueur d’espoir envahit le cœur de la jeune femme et avait mis fin à sa souffrance.

– FIN –




Dernière édition par Rose Samson le 29.03.13 11:33, édité 18 fois
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Citation :
Gifle audacieuse (combat à mains nues – autre):
Elle frappe son adversaire pour le déstabiliser, créant la surprise. Coup généralement faible avec les poings/ coudes ou les pieds/ genoux (balayette). Elle peut aussi utiliser des objets.
Coûte 40 NRJ
Inflige 40 PV
Gagne +1 action

Citation :
Tir de pistolet (pistolet petit calibre) :
A moyenne ou courte distance, elle peut tirer sur son adversaire. La blessure infligée est assez faible bien qu’elle ralentisse l’adversaire.
Coûte 75 NRJ
Inflige 95 PV, inflige saignements -10 PV/ 2 tours

Citation :
Coup de cross (fusil) :
Elle utilisera la cross de son fusil pour atténuer la force d'une attaque et repousser son ennemi. Pour cela, elle assène un coup avec son arme et prend de la distance.
Coûte 80 NRJ
Inflige 70 PV et -20 PV de dégâts aux attaques ennemies/1 tour

Citation :
Conservation (autre) :
Lui permet d’atténuer une attaque du tour précédent. La force de l’ennemi se retourne contre lui et le fatigue.
Coûte 100 NRJ
Inflige -50 PV à l'attaque ennemie ciblée et -30 NRJ/ technique utilisée par l'adversaire/1 tour




Citation :
Etranglement (sheng biao) :
Elle lance sa dague à corde qui s’enroule autour du cou de son adversaire et l’étrangle. Elle tire ensuite ou fait contrepoids, ce qui fait généralement tomber sa victime parterre, ou bien le hisse en hauteur si elle attaque depuis un toit/un arbre etc.
Coûte 200 NRJ, 30 NRJ/ tour (pour maintenir l’étranglement).
Inflige 250 PV et puis 50 PV/tours et -20 PV aux dégâts des attaques de l’adversaire – L’ennemi lance le dé pour se libérer (Dé de 6, 2-4 = libération) et doit justifier sa libération (10 lignes)

Citation :
Empoisonnement (dague chinoise ou dards) :
Pour compléter ses forces elle enduit ses armes contondantes de poison.
Coûte 230 NRJ
Inflige 150 PV
L’adversaire dépensera 30 en plus NRJ/ technique /2 tours

Citation :
Combo 1/ Coup vicieux (dague chinoise + pistolet) :
Attaque rapide mais en deux temps, elle lacère d’abord son adversaire et avec sa main libre, elle tire un coup de pistolet.
Coût 280 NRJ
Inflige 350 PV
Inesquivable

Citation :
Entaille profonde (dague chinoise) :
Permet de riposter lors d’une attaque au corps à corps en lacérant son ennemi de manière ciblée, créant une entaille sanguinolente. Le but est de créer une douleur à la fois superficielle mais handicapante chez l’adversaire.
Coûte 180 NRJ
Inflige 120 PV /2 tours

Citation :
Prédiction (autre) :
Lui permet d’esquiver une attaque du tour précédent ou d'avoir une action en plus inesquivable.
Coûte 100 NRJ
Permet d'esquiver une attaque (sauf inesquivable)
ou
Donne +1 action inesquivable




Citation :
Querelle (combo – sheng biao) :
Permet de combattre plusieurs adversaires à la fois. En maîtrisant le sheng biao avec une dextérité hors du commun, elle peut poignarder ou lacérer ses ennemis ou bien transpercer les éléments du décor pour s’en servir comme projectiles. Cette technique demande une grande concentration, étant à la fois défensive et offensive. La vitesse créé un effet de surprise qui déstabilise l’adversaire : il ne peut pas bloquer tous les coups de l’attaque qui consiste en elle-même à un assaut de plusieurs coups de dague à corde.
Coûte 300 NRJ
Inflige 350 PV
Inesquivable

Citation :
Combo 2/ Vol fugace (autre) :
En combat rapproché son agilité va lui permettre de leurrer son adversaire afin de lui subtiliser temporairement la dernière arme qu’il aura en main. Elle peut alors infliger l’attaque la moins puissance de grade 2 de cette arme à son adversaire et enchaîner avec sa propre attaque (même grade de puissance).
Coûte 400 NRJ
Inflige 450 PV
Gagne +1 attaque inesquivable (car l’ennemi est désarmé)
L’arme volée devient inutilisable par l’adversaire lors de son prochain tour.

Citation :
Combo 3/Attaque sauvage (Lames secrètes « kriss » – coups de pieds) :
Le but est d’attaquer très rapidement, par exemple en situation de combat contre de multiples adversaires. Elle donne des coups de pieds et de lames secrètes qui vont infliger de douloureuses blessures. L’attaque cible surtout les bras et les jambes afin d’écarter le danger d’une récidive immédiate ou d’isoler sa victime en éliminant ses alliés.
Coûte 400 NRJ (+10 NRJ/ ennemi)
Inflige 350 PV et -50 PV/ 2 tours à tous

Citation :
Esprit vindicatif (autre) :
Lorsque sa violence est motivée par l’émotion (ex : la vengeance), ses attaques sont plus puissantes, plus précises et plus rapides.
Coûte 300 NRJ (+ 100 NRJ/ tour)
Gagne +150 PV /tour, +1 attaque inesquivable, inaltérable ou irréductible au tour en cours.

Citation :
Les Fils de la Liberté (autre) :
Elle peut compter sur l’aide de ses nombreux contacts parmi les Fils de la Liberté. Ils lui permettent entre autres de venir à bout d’une chasse à l’homme difficile ou bien d’esquiver un adversaire en faisant diversion.
Coûte 400 NRJ et puis 150 NRJ/tour
Un ou plusieurs tireurs embusqués infligent 250 PV/tour
Permet d'esquiver une technique du tour précédent (premier tour seulement)



Citation :
Combo 4/ Furie (dague chinoise) :
Un coup pour tuer. Elle plante sa dague chinoise avec acharnement et à plusieurs reprises dans le corps de sa victime, généralement dans le haut du corps (abdomen, cou) et que celui-ci soit de face ou de dos.
Coûte 600 NRJ
Inflige 900 PV si elle attaque la première (sinon 750 PV) et -1 action pour l’adversaire.
Inesquivable, inaltérable, indivisible

Citation :
Célérité (autre) :
Pendant 1 tour les armes à feu, projectiles et flèches ne peuvent pas l’atteindre. En effet, elle effectue un enchaînement d’acrobaties tellement efficace qu’elle devient intouchable jusqu’à ce qu’elle se cache derrière un objet ou qu’elle attaque.
Coûte 400 NRJ +90 NRJ/ tour
Inflige -300 PV aux attaques à distance de l'ennemie ou - 150 PV aux autres attaques
Gagne +1 action

Citation :
Coup de fusil à bout portant (fusil + baïonnette) :
Elle frappe son adversaire avec la cross en effectuant un tour sur elle-même, poignarde sa victime avec la baïonnette du fusil et tire. Cette attaque est en générale critique, voire mortelle.
Coûte 650
Inflige 950 PV et -1 action




Citation :
Miséricorde (lames secrètes « kriss »):
Si sa victime possède une valeur particulière à ses yeux, elle l’assassinera avec cette technique.
Coûte 850 PV
Inflige 1400 PV et -1 action
Inesquivable, inaltérable et indivisible




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